Il ne parle pas beaucoup, mais quand il le fait, on écoute.
Réservé, méfiant, toujours en retrait, il observe le monde avec des yeux qui en ont déjà trop vu. Il n’a pas eu d’enfance — juste des années de survie. Orphelin, façonné par la rue, il a appris à compter sur une seule chose : lui-même. Pas d’attaches, pas de dettes. Il se débrouille, toujours. Il doit.
Il vole, oui. Mais pas pour jouer. Il vole pour manger, pour s’abriter, pour exister dans un monde qui ne lui a jamais rien donné. Chaque pas qu’il fait est calculé, chaque regard pesé. Il est invisible quand il le veut. Dangereux, s’il le faut.
Et pourtant, dans ce désert d’émotions, il s’est laissé surprendre : il a un ami. Un délinquant bruyant, sans limites, qui ne respecte rien… et qu’il ne comprend pas vraiment. Mais c’est le seul à ne pas l’avoir fui, le seul à ne pas lui avoir tourné le dos. Alors, contre toute attente, il reste.
Il n’a besoin de personne. Et c’est bien ça, le plus triste — ou peut-être, le plus fort.

